samedi 31 juillet 2010

Le présent - Dhammapada - paroles du Bouddha


«Sois libre du futur, sois libre du passé, pour être libre dans le présent. Traverse le fleuve vers l’autre rive. Avec un esprit totalement libre, tu ne retomberas pas dans le piège de la naissance et de la mort.»
Dhammapada, 348

“Revenir au présent” est une expression que l’on entend couramment dans nombre d’enseignements ; pourtant, la difficulté de ce retour n’est généralement pas appréhendée et, ce qui est encore plus délicat à saisir, c’est le fait que revenir au présent de façon purement mentale, sans que ne se produise en soi-même un véritable changement d’être, n’est pas suffisant pour laisser en soi une trace transformatrice.

Le mystique chrétien des siècles passés était dans le présent tant qu’il était occupé à une prière ardente. Même la souffrance que, souvent, il s’imposait — comme le font encore certains ascètes en Inde — avait en fait pour but de le ramener au présent. Le pratiquant zen qui, jour après jour, s’interroge sur son koan est arraché à ses préoccupations ordinaires le temps de ce questionnement. Le bakti-yogi, ou le soufi, qui répète avec ardeur le nom de Dieu pendant des heures, est, par là même, protégé du vagabondage de son mental. Le bouddhiste tibétain qui pratique inlassablement toutes sortes de visualisations exerce une concentration qui, elle aussi, l’éloigne de ce qu’il est habituellement.

La difficulté consiste à demeurer vraiment concentré sur la prière, le mantra, le koan, la respiration ou la visualisation. Or, malheureusement, comme le soulignent toutes les traditions, le problème de l’automatisme ne manque pas de surgir, et le chercheur retombe dans ses rêveries et sa manière d’être ordinaire, le moyen utilisé perdant de son efficacité dès qu’il devient machinal.
Michèle Michael

vendredi 30 juillet 2010

Un état de prière - Elisabeth de la Trinité


Mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement, pour m’établir en vous immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère !
Pacifiez mon âme ; faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos. Que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière, toute éveillée en ma foi, toute adorante, toute livrée à votre action Créatrice. (..)
Immensité où je me perds, je me livre à Vous comme une proie, ensevelissez-vous en moi pour que je m’ensevelisse en Vous, en attendant d’aller contempler en votre lumière l’abîme de vos grandeurs.
Elisabeth de la Trinité

Ainsi, quand, à un moment des plus dramatiques dans sa vie, un être humain se met à prier, plus sa prière est sincère et intense, plus son moi ordinaire cède la place en lui — sans même qu’il soit conscient de ce qui se produit en son être.
De façon analogue, si, durant ses séances de méditation, le chercheur parvient à être concentré au point que plus rien n’existe pour lui hormis l’objet de sa concentration, l’effacement de son individualité ordinaire s’accomplit de lui-même, sans même qu’il réalise ce qui lui arrive. Il lui est alors permis de goûter, au moins à un certain degré, un tout autre état d’être qui le transporte dans des dimensions inconnues ordinairement.
Edouard Salim MICHAEL
‘’ S’éveiller : une question de vie ou de mort ‘’

mercredi 28 juillet 2010

Le renoncement - Denys l'aréopagite


" Exerce-toi sans cesse aux contemplations mystiques, abandonne les sensations, renonce aux opérations intellectuelles, rejette tout ce qui appartient au sensible et à l'intelligible, dépouille-toi totalement du non-être et de l'être et élève-toi ainsi, autant que tu le peux, jusqu'à t'unir dans l'ignorance avec celui qui est au delà de toute essence et de tout savoir. Car c'est en sortant de tout et de toi-même, de façon irrésistible et parfait, que tu t'élèveras dans une pure extase jusqu'au rayon ténébreux de la divine Suressence, après avoir tout abandonné et t'être dépouillé de tout ".
Denys l’aréopagite

Quand, dans une profonde méditation, l’aspirant parviendra à se défaire de son individualité coutumière (avec tout ce que celle-ci élabore comme image d’elle-même et recèle comme désirs irréalistes, rancoeurs, envies, peurs, penchants indésirables, etc.), il commencera, par là même, à s’approcher de l’aspect supérieur de sa double nature, de son Souverain Céleste. Il comprendra alors que plus il fera le vide en lui, plus il permettra à l’Infini d’occuper la place ainsi libérée. Cependant, créer cette vacuité en lui-même nécessite une continuelle abnégation et des renoncements (durs à effectuer) lors de ses séances de méditation, jusqu’à ce que vienne éventuellement le moment ultime de la reconnaissance du Sublime qu’il porte en son être.
Les fruits du chemin de l'Eveil Salim MICHAEL p23

Réveillez-vous - Imitation de Jesus Christ


Il est étrange qu'il faille sans cesse redire à l'homme : Pense à ton âme, le temps fuit, l'éternité s'avance ; demain, aujourd'hui peut-être, elle aura commencé pour toi ; et cependant il est vrai que si on ne lui rappelait à chaque heure cette vérité formidable, à chaque heure il l'oublierait : tant est puissante la fascination du monde sur cette créature tombée.
Réveillez-vous, sortez de votre sommeil, ne différez pas davantage le soin de l'unique chose nécessaire ; hâtez-vous de mettre la main à l’œuvre tandis que le jour luit encore : la nuit vient pendant laquelle nul ne peut travailler ; (...)
Imitation de Jésus-Christ
(Livre III chapitre LVI) réflexion

Chaque être humain subit à sa naissance dans le monde sensoriel le drame de se trouver à son insu plongé par le Temps dans un bien curieux sommeil diurne. A partir de cet instant fatidique, il ne cesse de dormir au sein du temps sans jamais savoir ce qui lui est arrivé ; or, même si, par chance, il parvient à prendre conscience de la gravité de sa situation et entreprend de fournir les efforts requis pour s’éveiller de ce mystérieux état dans lequel il est enseveli, il ne peut rassembler en lui la force nécessaire pour pouvoir rester éveillé.
Depuis son état d’être coutumier, l’être humain ne peut concevoir ce qui est réellement impliqué pour lui dans le fait de dormir en lui-même — un bien étrange phénomène dont les conséquences sont difficiles, voire impossibles à saisir au premier abord.
En réalité, ce sommeil diurne qui l’emporte presqu’aussitôt incarné sur Terre constitue, sans qu’il ne le réalise ordinairement, la véritable mort. L’être humain passe son existence dans un état qu’on ne peut qualifier que de mort-vivant — un curieux état de torpeur psychique qui s’empare de lui et s’interpose continuellement entre lui et l’Aspect Divin de sa double nature au travers duquel seul il lui serait possible d’appréhender sa situation dans le monde et de commencer à agir d’une manière juste dans la vie.
Salim Michael
Les fruits du chemin de l'Eveil chapitre 10

vendredi 23 juillet 2010

Le sens du Mystère - Albert Einstein.




" Il n'y a que deux façons de vivre votre vie. La première, c'est la vivre comme si rien n'était miraculeux. La deuxième, c'est la vivre comme si
tout était miraculeux " Albert Einstein.






Afin que l’aspirant soit soutenu dans ses efforts pour demeurer intérieurement profondément présent et conscient de lui-même… il faut que le sens du mystère reste toujours vivant en lui, l’accompagnant partout et dans tout ce qu’il fait : le mystère de cet énigmatique appel silencieux qui se fait senti en lui aux moments les plus inattendus et qui le dépasse , le mystère de L’impersonnel qu’il porte en lui et qu’il désire reconnaître et appréhender ; le mystère du cosmos, le mystère du but de la Création, le mystère de sa propre vie, de sa conscience, de son esprit et ainsi de suite .

Au fond, tout ce qui existe dans le monde manifesté est un mystère .
Salim MICHAEL Les Fruits du Chemin de l’Eveil page 34

Nietzsche ''Sans musique la vie serait une erreur''



"Il est important pour l’aspirant de noter que c’est précisément le sentiment qui donne à un grand pianiste la capacité d'exécuter de mémoire des oeuvres éminemment complexes comportant des milliers de notes ainsi que d’innombrables changements d’harmonies, de lignes mélodiques et de rythmes, sans commettre d’erreurs. Le même principe s’applique au chercheur ; il lui faut réaliser que c’est son sentiment qui peut relier son esprit et son corps de manière à lui permettre d’effectuer ses pratiques de méditation et ses autres exercices spirituels avec l’intensité requise pour être mis en rapport avec un autre monde en lui, un monde lumineux qu’il ne pourra, s'il est assez sensible, que reconnaître comme sanctifié."

Le role de la grande musique
Salim MICHAEL

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mardi 20 juillet 2010

Gandhi et La Bhagavad Gîta


Cette photo (en prière, Bombay 1944) du Mahatma, de la grande Ame est si belle que j'ai eu envie de la partager.
Puisse son courage être une source d'inspiration pour chacun de nous.

« L'hindouisme tel que je le connais satisfait complètement mon âme, remplit mon être entier... Quand le doute m'assaille, quand le découragement me regarde en face, quand je ne vois plus aucune lueur d'espoir à l'horizon, je me tourne vers la Bhagavad Gita, et je trouve un vers pour me consoler; et je commence à sourire immédiatement au milieu d'un écrasant chagrin. Ma vie a été remplie de tragédies et si elles n'ont pas laissé d'effet indélébile sur moi, je le dois aux enseignements de la Bhagavad-Gita. »

Il y a beaucoup de causes pour lesquelles je suis prêt à mourir mais aucune cause pour laquelle je suis prêt à tuer.
Le Mahatma Gandhi


"Celui qui Me voit partout et voit tout en Moi, pour lui, je ne suis jamais perdu, de même qu'il n'est jamais perdu pour Moi."
La Bhagavad Gîta (VI, 30)

lundi 19 juillet 2010

Swami Ramdas La voie de la Bakti , la dévotion.


Ci dessous un texte dévotionnel du grand Bakti Indien Swami Ramdas. Celui-ci est "fou de Ram", il brûle de la même passion que les grandes et grands mystiques chrétiens qui ont laissé les témoignages de leur réalisation sur la voie de la Bakti. Hindoue ou Chrétienne, c'est le même feu qui les brûle.

0 Râm, fais que Râmdâs soit fou de Toi, fou, fou à lier ! Il ne désire rien d'autre.
Que comme un sot il ne parle que de Toi.
Que le monde le déclare fou, Ô Ram, oui, fou de Toi.
Peu importe à Râmdâs l'opinion de celui-ci ou de celui-là. On ne saurait l'enchaîner.
0 Râm, veille à ce qu'il ne soit pas enchaîné. Fais qu'il ne soit lié que par Tes chaînes, qui sont les chaînes de Ton amour. Mais Ton amour est libre. Alors où sont les chaînes? C'est une liberté enchantée dans les fers. 0 Râm, la folie de Ton amour, quelle douceur, quelle ivresse, quel délice ! 0 Râm, rends pur l'esprit de Ton esclave.

samedi 17 juillet 2010

Gertal ITAL Au dela de tous les dogmes


"Mon propre chemin, que j'ai essayé de décrire, a été très long et très pénible. Mais cela ne devrait décourager personne, car chaque être humain est différent des autres... Il n'y a ni dogme ni rien qui soit capable de vous rendre bienheureux. Il n'existe rien que la Vérité en tant qu'être vivant, et la seule chose à quoi tendent les efforts du Maître, c'est d'éveiller l'élève à la perception de cette Vérité.
La voie est ouverte à chacun(e), quelle que soit sa religion. Mais il doit la suivre. La manière dont il vaincra les diverses difficultés qui se présenteront et la façon dont il s'exercera le mèneront au but, même sans faire de voyage au Japon..".


Elle cite le Père Lassalle :
"L'illlumination peut être atteinte par chacun, à condition qu'on emprunte le vrai chemin qui y conduit. Par elle-même, elle n'est ni bouddhique, ni chrétienne, ni d'aucune autre religion. On la trouve aussi bien dans l'Islam que dans le Christianisme, même si sa présentation particulière et ses méthodes ne sont pas les mêmes que dans le Yoga ou le Zen... Elle exigera toutefois des motifs d'ordre religieux ou une tendance vers l'Absolu et des efforts très grands qui sont indispensables, de même qu'une renonciation radicale."

Et enfin, elle conclut :
"Le chercheur qui a gravi une partie de cette voie et a vécu de nombeuses expériences exaltantes ne connait plus d'arrêt. Non seulement, il doit en donner des preuves dans sa vie extérieure, mais aussi sur la voie de son illumination.
De Grands Maîtres sont allés ainsi d'illlumination en illlumination, car ce qui a été atteint une fois doit être atteint de nouveau, doit être approfondi, doit être éprouvé et compris en tant qu'un tout complet et une multiplicité infinie, dans un aspect toujours nouveau."


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Le récit de son chemin sur la voie de l'Illumination

jeudi 15 juillet 2010

samedi 10 juillet 2010

Trinh Xuan Thuan au dela de la science


Incertitude, indétermination, imprédictibilité, incomplétude, indécidabilité : la science sait désormais qu'elle ne peut pas tout savoir. Pour aller jusqu'au bout du chemin et accéder à la réalité ultime, il nous faut faire appel à d'autres modes de connaissance, comme l'intuition mystique ou spirituelle, informés et illuminés par les découvertes de la science moderne...

La science se doit de reprendre sa place dans le giron de la culture humaine, Elle s'en est trop éloignée dans le passé à cause d'une vision par trop matérialiste, fragmentée, réductionniste et mécaniste. Ce n'est plus le cas à l'heure actuelle.

Trinh Xuan Thuan
Astrophysicien, professeur d'astronomie à l'université de Virginie.


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vendredi 9 juillet 2010

Maitre Eckhart S'anéantir soi même




Deviens tel un enfant,
rends-toi sourd et aveugle!
Tout ton être/doit devenir néant,
dépasse tout être et tout néant !
Laisse le lieu, laisse le temps,
et les images également!
Si tu vas par aucune voie
sur le sentier étroit
tu parviendras jusqu'à l'empreinte du désert.

Maître Eckhart
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mardi 6 juillet 2010

Nada Yoga, le yoga du Son - Salim MICHAEL, Ajahn SUMEDHO et Ajahn AMARO

Edouard Salim Michael

Le Nada Yoga est une forme de méditation particulière qui exige une concentration intense sur un certain son que l’aspirant peut percevoir à l’intérieur des oreilles et de la tête s’il arrive à créer suffisamment de silence en lui-même. Mais cette forme de méditation — comme toute autre d’ailleurs — risque de perdre sa valeur si elle est pratiquée de manière passive, car le chercheur peut finir par s’habituer à entendre ce précieux son dans ses oreilles, mais sans être vraiment présent et concentré sur lui. Il faut qu’il soit continuellement conscient qu’il est en train de l’écouter et ne pas simplement se satisfaire de l’entendre résonner en lui.
Il peut méditer d’une façon superficielle sans s’en rendre compte. Ce son mystérieux sera là en lui pendant qu’il essaiera de méditer, mais lui-même sera, pour ainsi dire, absent, en train de rêvasser sans s’en apercevoir, ou même d’être bercé dans un état d’agréable et de très subtile torpeur qui le dupe et lui donne la fausse impression d’être dans un état de tranquille félicité.
Edouard Salim MICHAEL - Pratique Spirituelle chapitre 3

Pour en savoir plus sur le Nada Yoga, Salim MICHAEL en a fait il y a 30 ans une description minutieuse dans son premier ouvrage : la Voie de la Vigilance intérieure

Le Nada Yoga ou encore appelé le Yoga du son est un support inestimable, toujours présent en chacun de nous, car il possède une continuité qui justement nous fait défaut.

Voila ce qu'en disent (à propos de la réédition de ce premier ouvrage de Salim Michael en anglais) :

Ajahn Sumedho, abbé d'Amaravati, monastère Théravada dans la tradition de la forêt :


Lien

Je me réjouis de ce que l’ouvrage d’Edward Salim Michael The Way of Inner Vigilance soit republié. Je me souviens avoir trouvé ce livre à l'école d'été de la Société bouddhiste il y a environ 25 ans. Il y avait sur la couverture la photo d'une image de Bouddha et j'en ai aimé le titre, alors j'ai commencé à le parcourir.
Les chapitres sur le Nada yoga m’intriguèrent tout particulièrement parce que j'avais découvert ce son intérieur de nombreuses années auparavant, mais je n'avais jamais rien lu ni entendu à ce sujet dans le Canon Pâli. J'avais développé une pratique de la méditation utilisant cette vibration intérieure et j’en avais tiré de grands bénéfices pour le développement d’une vigilance attentive et d’un lâcher prise de toute pensée. Cela m'ouvrit une perspective de conscience transcendante grâce à laquelle il est possible d'observer les états mentaux qui surgissent et disparaissent dans l'esprit.

Et aussi Ajahn Amaro :


Cet excellent ouvrage offre, sans aucun doute, la description la plus claire et la plus complète du « Nada Yoga » (méditation sur le son intérieur) qui soit disponible en langue anglaise. C’est une pratique qui est connue des traditions bouddhistes, védiques et autres comme étant une discipline puissante et libératrice, et c’est aussi celle que j’ai mise en pratique avec le plus grand profit depuis plus de vingt cinq ans. ”

Ajahn Amaro, co-abbé du monastère d’Abhayagiri dans la lignée de la forêt de la tradition bouddhiste Théravada.

dimanche 4 juillet 2010

Edouard Salim MICHAEL le But d'une pratique



''Bien que, dans une voie spirituelle, il soit souvent nécessaire de parler d’un but à atteindre pour tenter, inadéquatement, d’expliquer l’inexplicable, un chercheur sérieux doit toutefois se rappeler que, en ce qui concerne ses pratiques spirituelles, le but se situe toujours dans le présent. On peut, d’une certaine manière, dire que, une fois qu’il s’est engagé sur le Sentier, il ne peut s’agir pour lui de toucher un jour un but final et qu’ensuite tout s’arrêterait là — comme il en est des choses ordinaires ou des activités de ce monde —, car cela signifierait que le but serait une “fin” dans une sorte de mort éternelle et qu’après il n’y aurait plus rien ! Dans un travail spirituel, le but et le présent sont, en réalité, indissociables ; pour l’aspirant, chaque instant doit devenir le but, sinon, il risque de se donner toutes sortes de justifications, de rêver d’un but situé dans un futur éloigné et, entre-temps, de n’effectuer, sans en avoir conscience, qu’une pratique spirituelle tiède qui n’aboutirait à rien.()

Le but se répète chaque fois que ce mouvement de retour vers soi-même ou d’introversion particulière se produit en l’aspirant, même si ce n’est que pour un court instant. C’est le niveau de
son être ainsi que l’intensité de cet état de présence en lui qui déterminent le niveau du but atteint. D’une certaine manière, il ne peut y avoir de fin pour le but, mais une sorte d’étrange pèlerinage ou d’aventure toujours renouvelée.
Si le chercheur souhaite ne pas fausser son approche de cette quête inhabituelle, il lui faut sans cesse se rappeler que le but est un renouvellement perpétuel, toujours dans le présent, et non un état spécial qu’il pourrait gagner dans le futur et dans lequel il s’installerait à jamais''.

Edouard Salim Michael
Pratique Spirituelle Chapitre 8

jeudi 1 juillet 2010

L’être humain existe-t-il pour Dieu ? Maître Eckhart


“Le regard par lequel je connais Dieu est le regard par lequel Dieu me connaît.”

Maître Eckhart


Par ailleurs, l’être humain non plus ne peut exister pour Dieu que dans la mesure où il parvient à reconnaître, par un aperçu direct, l’existence de son Créateur.
Il y a ainsi une interdépendance très mystérieuse entre Dieu et l’être humain, un paradoxe difficile à saisir au premier abord.
Si deux êtres ne se sont jamais rencontrés, ils ne peuvent exister l’un pour l’autre. En fait, la reconnaissance de l’un ne dépend-elle pas de l’existence de l’autre et vice versa ?
Il en est de même pour Dieu et sa Création ; Dieu ne peut reconnaître l’être humain qu’en fonction du degré auquel celui-ci Le reconnaît ! Une rencontre directe s’avère ainsi indispensable pour qu’une telle reconnaissance soit réciproque ; aussi, c’est une bien étrange constatation, qui semble à priori perturbante et même inacceptable, lorsqu’on découvre subitement que la reconnaissance de l’existence de Dieu dépend de l’être humain lui-même !

Salim Michael Les fruits du chemin de l'Eveil
chapitre 10 L’être humain existe-t-il pour Dieu ?